C’est quoi le phénomène « greentrolling » sur les réseaux sociaux ?
Le « greentrolling » est une nouvelle forme de militantisme en ligne séduit de plus en plus d’internautes sur Twitter, Instagram et Facebook. Cette pratique consiste à dénoncer les grandes entreprises qui se livrent au greenwashing sur les réseaux sociaux. Les militants du « greentrolling » utilisent des commentaires et des messages ciblés pour interpeller les entreprises polluantes. Leur objectif est de leur apprendre à ne pas tromper les consommateurs avec des arguments écologiques fallacieux. Vous allez en découvrir plus dans cet article!
Un militantisme à la portée de chacun
La pratique du « greentrolling » a pris une ampleur considérable, notamment en France et outre Atlantique, et continue de séduire de nouveaux adeptes. Cette forme de militantisme est accessible à tous et contribue à éclairer les consommateurs. En effet, de plus en plus d’internautes sont désormais conscients des campagnes de greenwashing menées par les grandes entreprises. Ils sont d’ailleurs prêts à les dénoncer sur les réseaux sociaux pour mettre en avant les entreprises polluantes. Dream Act prévoit par exemple de lancer une vaste campagne sur Instagram pour dénoncer ces pratiques et encourager les consommateurs à réaliser des choix éco-responsables.
Quelles sont les techniques de trolling ?
Les greentrollers utilisent souvent des images ou des vidéos parodiques pour ridiculiser les campagnes de greenwashing des entreprises, ou encore des hashtags sarcastiques pour dénoncer leur hypocrisie. Ils peuvent utiliser le hashtag #pollutionisbeautiful pour dénoncer les campagnes publicitaires des entreprises qui prétendent lutter contre la pollution. Alors qu’en réalité, ces entreprises sont responsables de la majorité des émissions de gaz à effet de serre.
Cette pratique est de plus en plus répandue sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter et Instagram, où les internautes peuvent facilement partager des images et des vidéos parodiques pour dénoncer les campagnes de greenwashing. Elle est souvent utilisée par des militants écologistes ou des associations de défense de l’environnement, mais elle peut également être pratiquée par des internautes lambda qui veulent dénoncer l’hypocrisie des grandes entreprises.
Shell, l’exemple de Greentrolling marquant
En novembre 2020, Shell a lancé un sondage sur Twitter pour connaître l’avis de ses abonnés sur les leviers à mettre en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais lorsque la députée américaine Alexandria Ocasio-Cortez a commenté le post en accusant l’entreprise d’avoir menti sur le changement climatique, les internautes ont réagi massivement. Les utilisateurs de Twitter ont exprimé leur colère envers Shell, qui fait partie des 100 entreprises responsables de 71% des émissions de gaz à effet de serre. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Cela prouve que les gens commencent à en avoir assez de ce greenwashing.
3 conseils pour repérer le greenwashing
Une promesse exagérée ou trompeuse
Le marketing de certains produits laisse entendre qu’en les consommant, nous aurons un impact environnemental énorme. En réalité, leur impact est souvent moindre que celui d’autres produits similaires. Par exemple, certaines marques proposent des voitures à piles à combustibles qui « purifient l’air en roulant ». Il est abusif voire mensonger de prétendre que la concentration en oxyde d’azote conduit à améliorer la qualité de l’air.
Une insuffisance d’informations
SPA a commercialisé un nouvel emballage « éco-pack » pour son eau, composé de carton et de plastique souple avec le slogan « pratique et écologique ». Le QR code présent sur l’emballage invite les consommateurs à découvrir comment SPA prend soin de la planète. Cependant, dans une campagne d’affichage, il n’était pas clairement indiqué que cet emballage contenait 65% de plastique en moins que les packs de bouteilles traditionnels. Bien que le Jury d’éthique publicitaire ait relevé le manque de précision sur l’affiche, le terme « éco » sur fond vert et la mention « écologique » n’ont pas été contestés.
Un faux label
Les labels garantissent la conformité à un cahier des charges avec des critères établis, vérifiés par un organisme tiers. Les entreprises qui créent leurs propres labels provoquent une prolifération, induisent le consommateur en erreur et manquent de transparence. Par exemple, une entreprise de machines à café a créé un label promettant une dégustation éthique. Une autre entreprise utilise du plastique recyclé dans certains produits mais son logo « End plastic waste » est trompeur. En effet, ce n’est pas une solution suffisante pour résoudre le problème des déchets plastiques. C’est donc une source de confusion pour les consommateurs.
En conclusion
En somme, le « greentrolling » est un moyen efficace pour les citoyens de dénoncer le greenwashing des entreprises. Ils peuvent ainsi prendre part au débat public et exiger des actions des entreprises pour protéger notre planète.